Dégadézo

En savoir plus sur / Learn more about :   Dégadézo

Antje Schur, Régine Westenhoeffer

Présentation

«Ce qui est peu commode mais réjouissant avec cette compagnie-ci…c’est qu’elle est inclassable. Ne nous risquons donc pas à la cataloguer, à la définir, à la ranger dans une case. Tout au plus pourrions-nous nous amuser à lui tirer le portrait. Encore faudrait-il alors harmoniser huit yeux, quatre nez et autant de bouches sur un seul visage. Finalement, ce résultat-là pourrait bien être assez ressemblant. Un étrange mélange dont l’identité indéniable jaillirait dans chaque mouvement, chaque son, chaque respiration, comme des réponses aux questions inutiles.»
Spectacles – Haut-Rhin, éd. de mars 2006, Dégadézo dans le quartier.

Antje Schur et Régine Westenhoeffer se sont rencontrées pendant les deux années de résidence de Mark Tompkins à Strasbourg. Rompues à l’improvisation et aux performances, elles réunissent autour d’elles des artistes aux parcours atypiques et complémentaires avec qui elles fondent la compagnie dégadézo en 2002. Après avoir fait le tour des quatre murs d’une maison imaginaire posée sur la frontière entre l’Allemagne et la France, les 6 membres de la compagnie continuent aujourd’hui de construire ensemble cette identité bigarrée qui à chaque création les plonge dans un univers différent. Autour de Daniela Schwartz, plasticienne, danseuse – d’Alice Godfroy, chercheuse, danseuse – d’Eckhard Müller, danseur – de Xavier Fassion, musicien, compositeur, danseur; les langages et approches artistiques sont multiples : art du mouvement, théâtre, manipulation d’objets, art du son.
Cette pluralité se traduit dans leurs créations par une danse-action qui privilégie toujours le rapport à l’espace visuel et sonore. Ils abordent l’improvisation en utilisant les techniques de la danse Contact Improvisation, de l’Action Theater et de la Composition Instantanée.

Les créations de la compagnie sont traversées par la thématique récurrente et obsessionnelle de l’habitation dans toute sa complexité. Elles explorent les quatre coins de la maison, un habitat « à l’envers de l’endroit», transformable à souhait, où chacun cherche son espace de vie.
De nationalités différentes, les membres de la compagnie travaillent le foisonnement des langues à partir de bribes d’alsacien, d’allemand et de français. La mixité des langues persévère comme élément musical et matière sonore. Dégâts des eaux, pièce fondatrice de la Compagnie présentée au Festival des Faits d’Hiver à Paris avec Cas(a) limite.

De 2005 à 2007, la compagnie est en résidence chorégraphique à l’Atelier du Rhin – Théâtre de la Manufacture de Colmar. Lors de cette résidence, la compagnie crée La Doublure, une pièce qui réunit Régine Westenhoeffer et Antje Schur dans un duo qui fait référence à leur passé de couturières. Le spectateur est invité dans un atelier de confection sous le regard attentionné des deux couturières. Elles énoncent les règles de base de ce passe-temps avant de glisser dans cet espace de l’intime, entre leur corps et le vêtement habité. Le projet bilingue de La Doublure confirme leur besoin de développer et de proposer leur travail en Allemagne (Festival Szene Frankreich/Dresde, Berliner Tanztage et le Museum der Stadt Biberach).
Toujours dans le cadre de la résidence à Colmar, la compagnie développe également de petites formes chorégraphiques curieuses et insolites qui peuvent se jouer dans des contextes inhabituels.
Il s’agit de : Nuit chauve, Cabine d’essayage et Légumes ! Une histoire des mœurs potagères. C’est finalement pendant cette résidence que la compagnie mène pendant deux ans le projet Un quartier au quotidien dans les quartiers ouest de Colmar. Avec les habitants du quartier et leur incroyable volonté de participer à l’élaboration d’une pièce chorégraphique se crée L’homme de terrain vague à l’âme qui vive, en juin 2007.
Les cauchemars domestiques (création 2009), projet chorégraphique mené en collaboration avec la vidéaste Ramona Poenaru, est une fable contemporaine sur les passions humaines qu’abritent les murs des appartements. Une mise en scène d’objets du quotidien qui manifestent leur présence en tant que témoins de notre existence. Un dispositif ouvert parlant d’intimité et d’habitation à un public déambulant dans une saisissante proximité.
En janvier 2008, Dégadézo est invitée aux Tanztage Berlin pour y présenter la pièce La Doublure. Très peu de temps après, M. Uwe Degreif, collaborateur du Musée de la ville de Biberach contacte la Cie et invita La Doublure au Musée de Biberach en juillet 2008 dans le cadre d’une exposition consacrée à l’œuvre de l’artiste allemande Romane Holderried Kaesdorf.

Dès la première présentation de La Doublure à Biberach, Antje Schur et Régine Westenhoeffer sont convaincues que l’univers et le langage chorégraphique de la Compagnie Dégadézo résonne parfaitement avec l’œuvre de la peintre au point de trouver de nombreuses correspondances.
Dans ses différents projets chorégraphiques, la Cie Dégadézo explore les 4 murs de l’espace domestique, tutoie l’espace privé et l’espace public en questionnant inlassablement les limites de l’espace de vie. Les objets de ces habitats ont une place d’exception et révèlent des gestuelles quotidiennes incongrues, étranges. La présence de l’allemand, de l’alsacien et du français révèle l’attitude de chaque langue comme une forme contraignante, en même temps, elle constitue la trame sonore et musicale de ses projets.

A l’évidence, Antje Schur et Régine Westenhoeffer ne pouvaient en rester là suite à cette rencontre. Dés lors les deux artistes se consacrent dés l’année 2009 à la recherche et l’élaboration d’un langage commun entre l’univers de l’artiste Romane Holderried Kaesdorf et la Compagnie Dégadézo qui se finalisera par une création chorégraphique  Romane – en bateau entre une chaise et un mot en janvier 2011 au Théâtre Jeune Public de Strasbourg aujourd’hui TJP.

Dégadézo vient de créer Clairière rouge en coproduction avec le TJP et Pôle Sud.

Pour les années 2014 et 2015, Dégadézo est en résidence chorégraphique de diffusion et d’actions territoriales sur le territoire de la Haute Bruche (67) menée par l’ADIAM 67.

Photos

Photo : © Raoul Gilibert

Liens

Site de la compagnie : www.degadezo.com
Facebook de la compagnie : www.facebook.com/compagniedegadezo/
Le site de l’Adiam : www.adiam67.com/la-cie-degadezo-dans-le-territoire-de-la-haute-bruche.html